Les cours de yoga


Pratiquer le yoga régulièrement, épaissit notre cortex cérébral et modifie l’expression de nos gènes

Des scientifiques brésilien·es ont analysé, par imagerie à résonance magnétique, le cerveau de 21 femmes pratiquant le yoga depuis au moins huit ans, à raison d’au moins deux fois par semaine.
En le comparant à un groupe témoin (même moyenne d’âge, même niveau d’activité physique, mais ne pratiquant ni yoga ni activité « contemplative »), il·elles ont découvert qu’une partie de leur cerveau était plus épaisse : le cortex préfrontal gauche, zone spécialisée dans des fonctions cognitives comme l’attention ou la mémoire.

Les résultats de cette étude suggèrent que le yoga pourrait avoir un effet protecteur contre le déclin cognitif lié à l’avancée en âge.
En effet, la structure et le fonctionnement de notre cerveau se modifiant avec l’âge, on constate conjointement un amincissement du cortex et un déclin cognitif.

Le yoga pour contrer le déclin cognitif 

Comment ralentir ou inverser ce déclin ?
On aurait pu imaginer qu’une pratique comme la méditation était nécessaire pour constater de tels effets. Il semble que le yoga, en associant exercices respiratoires et volonté consciente de maintenir des postures physiques, soit très bénéfique également.

“Tout comme les muscles, le cerveau se développe avec l’exercice.

Et comme toute pratique contemplative, le yoga a une composante cognitive qui mobilise l’attention et la concentration.”

Elisa Kosaza, une scientifique en charge de l’étude.

Si toutefois pour achever de valider l’hypothèse, il faudrait s’assurer que les femmes de cette étude n’avaient pas un cortex plus épais que la moyenne avant de pratiquer le yoga, ces résultats vont dans le même sens que d’autres études antérieures démontrant un effet positif du yoga sur l’attention et la mémoire.

Yoga, stress, ADN et inflammation 

Non seulement la pratique du yoga influence positivement la fonctionnement du cerveau mais, au même titre que le Tai Chi ou la méditation, elle peut « inverser » des réactions moléculaires au niveau de notre ADN en cause dans la dépression, l’immunité et les phénomènes inflammatoires.
C’est la conclusion d’une synthèse de l’université de Coventry compilant 11 ans d’études s’intéressant à l’effet des pratiques dites « corps-esprit » sur l’expression de nos gènes (18 études, 846 participants) !

En situation de stress, notre système nerveux augmente la production de NF-κB, une hormone qui active des gènes de manière à ce qu’ils produisent plus de cytokines pro- inflammatoires au sein de notre corps.
Cette production accrue de cytokines inflammatoires est nécessaire ponctuellement pour gérer l’urgence ou la réponse « combat ou fuite », et fût indispensable à nos ancêtres chasseurs-cueilleurs face à des menaces sur leur intégrité physique. Mais en situation de stress chronique et d’origine psychologique, comme aujourd’hui, elle devient facteur de risques accrus de cancer, de vieillissement accéléré ou de dépression.

Or que montrent ces études ?
Que les personnes qui pratiquent des disciplines telles que le yoga ou le tai chi, expérimentent un processus opposé : une baisse de la production de NF-κB et de cytokines, et une baisse des commandes génétiques de l’inflammation. Et donc une baisse des nombreuses pathologies associées à l’inflammation chronique.
Autrement dit, ces activités inversent les effets que le stress et l’anxiété ont normalement sur notre corps, en modifiant l’expression de nos gènes.

« Des millions de personnes à travers le monde profitent des bénéfices de santé des techniques corps-esprit comme le yoga ou la méditation. Mais elles ne réalisent peut-être pas que ces bénéfices commencent au niveau moléculaire et peuvent modifier la manière dont notre code génétique interagit avec le corps. »

Ivana Buric du Centre Psychologie et Comportement de l’université de Coventry.

Autant de bonnes raisons de se mettre au yoga, donc ! 🥰

Commencez doucement pour profiter de ses bienfaits

Si vous débutez, commencez tranquillement. Surtout si vous êtes sujet aux douleurs musculo-squelettiques.
En effet, une récente étude de l’université de Sydney montre que si 74% des participant·es de la recherche ont vu leurs douleurs musculo-squelettiques antérieures s’atténuer avec la pratique du yoga, 10% ont éprouvé des douleurs pour la première fois (épaules, coude, poignet, main) et 21% ont vu leurs douleurs antérieures s’amplifier.

Il est important de commencer le yoga de manière encadrée.
Et pensez à prévenir vos enseignant·es des douleurs, accidents ou fragilités osseuses que vous avez pu rencontrer dans le passé.